Avec plus de 1500 fossiles d’ammonites et nautiles regroupés sur une surface de 320 m², la dalle aux ammonites est sans nul doute le site emblématique de l’UNESCO Géoparc de Haute Provence.
Le souvenir de la mer
Un site unique au monde, au départ de la Route de la Mémoire de la Terre.
200 millions d’années d’histoire de la Terre
Pour comprendre l’émergence de ce fond marin, il faut se replonger au “Lias” (Jurassique inférieur). A cette période, notre région est littéralement sous les eaux, l’espace marin s’approfondit et s’agrandit par le jeu de l’expansion océanique. La mer regorge alors de vie et les animaux marins sont abondants.
La dalle aux ammonites, ainsi que les sites proches, sont les témoins des étapes précoces du développement de la chaîne alpine et de ce que fut la vie dans cet océan avant la surrection des Alpes. Ils permettent la compréhension de l’environnement et des conditions qui régnaient à l’époque de ces fonds marins.
On peut aujourd’hui observer plus de 1500 ammonites de toutes tailles sur cette “dalle à ammonites”, les plus grosses font jusqu’ à 70 cm de diamètre !
La très bonne conservation des coquilles permet là encore de témoigner de l’activité marine d’alors.
Leur nom scientifique, coroniceras multicostatum, permet de dater la dalle d’environ 200 millions d’années.
En se retirant sous l’effet de la surrection des Alpes, la mer a fait émerger d’autres trésors géologiques tels le désert lunaire des Terres Noires ou ces étranges monstres marins que sont les ichtyosaures.
Un site unique au monde…
Partiellement mise au jour pour la première fois en juin 1941 lors de travaux de voirie, c’est seulement en 1979 que des travaux de terrassement sont effectués pour dégager la dalle, qui révèle alors environ 600 ammonites sur 160 m². Jusqu’en 1994 seulement 200 m² étaient visibles. Après cette date, la Réserve Naturelle Géologique de Haute-Provence a entrepris de dégager environ 150 m² supplémentaires pour atteindre une surface totale de 320 m².
… envié par les Japonais !
En 1992, la dalle aux ammonites a fait l’objet d’un moulage pour le compte de la ville de Kamaishi au Japon (au départ, les japonais désiraient acquérir l’original !!!). Le moulage a été réalisé sous forme de 30 fragments, qui furent expédiés et assemblés au Japon. Ce moulage avait alors servi à une exposition internationale liée à la mer et à la géologie, il est aujourd’hui visible au musée du fer et de l’acier de Kamaishi.
Les villes de Digne-les-Bains et Kamaishi sont jumelées depuis 1995.
De la Réserve Naturelle Nationale Géologique de Haute-Provence à L’UNESCO Géoparc de Haute-Provence
Créée en 1984, la Réserve Naturelle Nationale Géologique de Haute-Provence regroupe 59 communes et s’étend sur 200 000 hectares entre les Alpes de Haute-Provence et le Var.
Ses objectifs sont de protéger et valoriser des sites géologiques, des fossiles en place ou encore des paysages remarquables.
Cette protection consiste notamment à encadrer les pratiques sur les sites géologiques.
Ainsi, l’extraction et le ramassage de toute forme fossile sont interdits sur 18 sites répertoriés et une vaste zone de protection a été définie où l’extraction des fossiles est interdite. La dalle aux ammonites fait partie des sites géologiques d’exception protégés et mis en valeur par la Réserve Naturelle Nationale Géologique de Haute-Provence.
C’est ensuite en l’an 2000 que l‘UNESCO Géoparc de Haute-Provence voit le jour.
Issu d’une histoire commune avec la réserve Naturelle Nationale Géologique de Haute-Provence dont il partage une grande partie de son territoire, et les objectifs de protection et de préservation du patrimoine géologique, l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence œuvre également à valoriser et à animer l’ensemble des patrimoines de son territoire.
Il fédère ainsi 67 communes du département et couvre un espace de 1989 km2 depuis l’extension de son territoire accordée en septembre 2019.
Autour de son patrimoine géologique exceptionnel s’articulent de nombreux sites valorisant le patrimoine matériel et immatériel. Tous ces patrimoines, rassemblés sur un même territoire, ont permis à l’UNESCO d’établir des “normes” et de définir un label “UNESCO Géoparc” en 2000. C’est donc l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence qui a servi de modèle aux 177 autres Géoparcs dans le monde.